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Stéphane's Flying Circus
19 novembre 2007

Un saut à Nara (1ère partie)

- Samedi 19 mai -

C'est sous un ciel menaçant que nous prenons notre troisième petit déjeuner dans les alentours de la gare de Kyoto. Mais cette fois-ci point clown jaune et rouge, car c'est chez Starbucks que nous avons voulu poursuivre l'expérience culinaire locale...
Bon, j'avoue nous avions peur de tenter le petit déjeuner japonais typique... La soupe miso au réveil un peu trop dur pour nos estomacs certes affamés mais sensibles quand même !

Bien que peu japonais sur la nourriture, un passage dans un Starbucks au Japon reste quand même une sacrée expérience parce que d'une c'est moins cher que chez nous et deux, le service y est enthousiaste. Oui enthousiaste est bien le seul mot qui convienne pour désigner le mélange de fierté et de joie teintée d'hystérie de l'employée qui m'a tendu mon Frappucino ce matin-là, le sourire dépassant les oreilles.
La seule déception concernera un scone désespérément sec !

C'est donc notre sac en papier sous le bras que nous passons sous les cui-cuis exaspérants du passage piéton menant à la gare.
Oui, comme je l'avais expliqué dans un billet dédié aux différences culturelles, les Japonais ont mis en place un dispositif sonore pour alerter les piétons aveugles lorsque le feu est rouge et qu'ils peuvent traverser en toute sécurité.
Et force est de constater que le dispositif mis en place devant la gare de Kyoto donne parfois envie d'être sourd !

Nous traversons donc le passage piéton, entrons dans la gare et prenons place à bord du train qui nous conduira... à Nara !

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Fondée en 710, Nara fut la capitale du Japon durant seulement 74 ans, mais elle est restée un haut lieu du bouddhisme...
L'attraction principale de la ville est un grand parc verdoyant où s'ébattent un nombre incalculable de daims. Les bestioles circulent librement dans le parc et ses abords car ils sont vénérés par les Japonais qui voient en eux des messagers des dieux.
Et être messager des dieux présente quand même plusieurs avantages. En plus d'une certaine popularité, vous êtes nourri au sabot et à l'oeil par tout un tas de pèlerins et de touristes européens qui achètent spécialement pour vous des galettes vendues par des marchands à la sauvette.

Mais avant d'arriver aux daims, nous avons d'abord dû affronter une violente pluie qui nous a obligée à nous réfugier pendant 20 bonnes minutes contre un mur de bloc sanitaire particulièrement malodorant pour le pays. C'est donc avec une certaine appréhension que nous avons vu la journée commencer et avec une certaine résolution que nous faisons dors-et-déjà une croix sur la visite de l'Horyu-ji l'un des plus vieux bâtiments en bois du monde.

Il faut dire que depuis notre arrivée à Kyoto, la fatigue se fait sentir que nous sommes contraints de revoir à la baisse un programme de visite un peu trop ambitieux pour cette partie du Japon.

La pluie diminue enfin et c'est en évitant les flaques de boues que nous avançons cahin-caha en direction du parc.
Notre premier vrai contact avec les daims de Nara se fera par l'intermédiaire de toute une petite famille daim réfugiée sous une porte en bois, blottis les uns contre les autres attendant que la pluie cesse complètement.

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Cette vision résonne étrangement avec la situation que nous venons de vivre et à travers les daims c'est un peu notre propre groupe que je vois. Sauf que les petits salauds ont choisi un endroit bien plus classe pour s'arrêter : les murs du pipi room que nous venons à peine de quitter ne peuvent décemment rivaliser avec la porte en bois digne d'un temple !

Toujours pour éviter les flaques, nous longeons les vastes étendues d'herbes en suivant des chemins bien balisés pour finalement rejoindre une grande allée pavée qui mène au temple le plus impressionnant de la ville : le Todai-ji.

Sur la route une amie de Yuca, qui nous a à nouveau rejoint, achète des galettes pour daims et nous en donne chacun une... C'est Emmanuelle qui aura le plus de succès car elle se fera littéralement prendre d'assaut par un troupeau de daims affamés qui n'hésiteront pas à lui arracher le gâteau des mains.
Il faut dire que les bestioles sont particulièrement entreprenantes allant jusqu'à fouiller dans les sacs mal fermés en quête de nourriture !

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Les galettes épuisées, nous reprenons notre route en direction du temple. Route sur laquelle nous croisons un moine bouddhiste en train de mendier (ce sont les seuls qui y soient autorisés au Japon) et des panneaux mettant en garde les pèlerins contre les femelles daims "enceintes" particulièrement agressives...
Nous passons ensuite une grande porte surveillées par deux immenses statues de bois et arrivons dans l'enceinte du Todai-ji.

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Ce bâtiment n'est ni plus ni moins que la plus grande structure en bois du monde.
Même si vous en verrez quelques photos, il est difficile de représenter le sentiment de petitesse qui m'envahit à ce moment à la simple vision de ce monstrueux édifice. Et l'on se sent encore plus ridicule lorsque l'on apprend en lisant le guide touristique que la structure actuelle reconstruite en 1709 n'atteint que les 2/3 de la structure d'origine...
Décidément l'homme est vraiment capable de déplacer les montagnes même pour une simple chimère...

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Pour vous donner une idée de la taille du bâtiment, comparez avec les visiteurs présents sur le pas de la porte, au sommet des marches !

Passez l'ébahissement, vient l'excitation de découvrir ce qui se cache à l'intérieur de ce monstre de bois.
Nous franchissons rapidement les marches et la porte du bâtiment principal pour nous retrouver face-à-face avec une gigantesque statue en bronze de Bouddha.
A nouveau ébahissement et sentiment de ridicule face à une statue de 16 mètres haut, encore plus grande que le Grand Bouddha de Kamakura.

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Après de longues minutes de contemplation, nous poursuivons la visite du bâtiment principal qui confirme son statut de trésor d'architecture de part l'agencement surprenant des piliers en bois qui soutiennent l'immense structure. On a tout simplement l'impression de traverser une forêt de troncs rouges aux formes surréalistes.

L'une des ces piliers a une particularité : il est percé de part en part au niveau du sol. Selon la légende, quiconque parvient à traverser ce trou atteint le Nirvana.
Après avoir regardé des écoliers passer et repasser en direction du Nirvana, je me suis laissé tenter par la chose et malgré un passage très difficile des épaules et un vague sentiment de panique à l'idée que j'allais peut être rester coincer dans un morceau de charpente vieux de 300 ans, j'ai finalement réussi à passer de l'autre côté.
Je ne sais si j'arriverai à un quelconque Nirvana ou vie éternelle ou réincarnation en bousier sacré, mais cela restera assurément un excellent souvenir !

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Toute la petite troupe se rejoint et nous fondons d'admiration pour la calligraphie qu'Emmanuelle s'est faite dessiner sur son carnet de voyage.
Mais plus encore c'est la perspective d'un bon déjeuner qui met tout le monde d'accord...

(à suivre...)

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Commentaires
P
Crotte de daim! Nous, on a finalement pas eu l'occasion d'aller à Nara. Tant pis pour nous! Heureusement, je fais le voyage à travers ton blog. ;-)<br /> <br /> Sinon, je les trouvais drôles les "cui cui" des passages piétons, moi! ^^
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