Sur les pas des Philosophes (1ère partie)
- Jeudi 17 mai -
Après un petit déjeuner toujours aussi typique généreusement préparé par notre ami Ronald, nous prenons le métro serpentant sous les rues de Kyoto pour nous rendre au Nanzen ji, point de départ du Chemin des Philosophes.
Ce chemin, longeant un calme canal entouré d'arbres et de petites maisons, a pour particularité de rejoindre une série de temples réputés de Kyoto. Ce sentier doit son nom à un poète de la ville qui en avait fait sa promenade dominicale.
C'est sous un soleil timide mais bien là que nous en entamons la visite qui nous occupera toute la matinée.
Première étape donc, le Nanzen ji.
En fait de temple nous ne verrons qu'une grande et paisible porte en bois similaire à celle déjà vue dans l'un des temples de Kamakura. Il était possible de monter à l'étage de cette porte contre quelques yens, mais l'argent commençant à nous manquer et comme la vue ne semblait rien offrir de particulier, nous avons renoncé.
Reste un souvenir amusé lié à la présence de groupes scolaires se faisant prendre en photo devant le monument...
C'est à la relecture de nos guides touristiques que je réaliserai qu'il y avait d'autres parties à visiter au delà du bâtiment tristounet qui se trouvait derrière la grande porte... tant pis.
Nous partons ensuite à la recherche du fameux canal mais mettrons plus de vingt minutes pour le trouver. L'occasion pour nous de découvrir un quartier résidentiel calme et très charmant.
Le canal trouvé, la balade peut commencer.
Celle-ci est régulièrement interrompue par les photos (chacun d'entre nous se fera ainsi photographier sur l'un des ponts qui enjambe le petit cours d'eau) et par la visite de deux autres temples.
Notre premier temple du Chemin des Philospohes sera l'Eikan do, certainement notre préféré à Kyoto.
Ce petit temple de quartier fourmillait d'activité lorsque nous sommes arrivés, puisqu'une séance de prière était sur le point de commencer. Les allées du temple étaient remplies de petites dames âgées pieds nus et tasse de thé vert à la main que nous nous sommes empressés d'imiter.
Enfin pour le thé, çà ne durera que quelques secondes pour ma part car il était vraiment trop vert pour moi ! A la limite de l'imbuvable. Je me rabattrai sur les jardins zen secs (amas de petits cailloux ratissés propices à la méditation) ou pas (petit lac rempli de lotus)
Après quelques minutes dans les environs, la cérémonie commence et un moine âgé arrive en tête d'une procession que l'on nous invite même à filmer et photographier !
Nous assistons de loin à la séance de prière tout en "hummmmmm" et en courbettes, mais ne voulant pas jouer les intrus durant ces moments de recueillement, nous laissons ces braves gens à leurs prières et terminons la visite par la monté d'un escalier représentant un dragon... du moins supposé représenter un dragon.
L'ensemble bien que simple est riche de petits détails, de beaux panoramas et un peu à l'écart des sentiers battus, contrairement au temple Kiyomisu visité la veille.
Vers les 2/3 du canal nous partons à la recherche de l'Honen in qui en plus de jardins secs semble présenter une jolie porte au toit de chaume.
Nous cherchons une bonne dizaine de minutes avant de trouver une porte qui pourrait être celle que nous cherchons. Nous payons le droit d'entrée et entrons dans un tout petit temple au très joli jardin bien que pas sec du tout...
Pendant que je m'attarde à le filmer sous tous les angles, Emmanuelle, Sabrina et Manuel entrent dans le bâtiment principal où un homme âgé les accueille et les invite à s'asseoir... C'est alors qu'il se lance dans un grand monologue durant lequel il explique à mes 3 comparses et à un couple de japonais ce qui semble être l'histoire du temple. Tout ceci entièrement... en japonais !
Seul à ne pas être entré, je contourne précautionneusement l'entrée principale pour jeter un oeil à mes 3 mais pris au piège. Emmanuelle croise alors mon regard et ne peut alors s'empêcher de partir dans un fou rire qu'elle aura grand peine à dissimuler. Pour ma part je jubile et remercie encore ma caméra de m'avoir évité ce supplice qui durera bien 10 minutes...
Comble du bonheur, il semblerait que le dentier du brave homme avait tendance à bouger de façon autonome !
Pendant que les autres subissent la présentation, je m'installe paisiblement au bord d'un délicieux jardin pas sec et me plonge dans une réflexion intense que l'on pourrait qualifier de méditation. C'est drôle de se retrouver seul, face à soi et se mettre à réfléchir sur tous les aspects de sa propre existence dans un cadre pourtant si chaleureux et qui pourrait dans d'autres circonstances inciter à la flânerie.
Ce fut assurément un moment d'introspection précieux qui ne fut interrompu que par le retour de mes 3 comparses enfin libérés.
Remis de leurs émotions, nous rejoignons le Chemin des Philosophes et touchons à la destination finale : le Pavillon d'Argent.
Ce monument est nommé ainsi par opposition au Pavillon d'Or, temple que nous visiterons deux jours plus tard et qui est entièrement recouvert de plaques d'or. Hélas, du fait d'une guerre coûteuse, le constructeur du Pavillon d'Argent n'aura jamais les fonds nécessaires pour y installer les plaques de métal précieux. Reste une jolie structure en bois et une chouette mini randonnée dans les hauteurs du petit parc qui l'entoure.
Cette randonnée sera l'occasion de découvrir une étonnante collection de mousse qui pare habituellement certains jardins traditionnels mais qui ici était présentée sur un étal...
(à suivre...)