Yens, soyons Zen...
"Penser à acheter Yens"
Nous sommes le vendredi 30 mars, J-39 avant le départ pour le Japon. Trône au sommet de ma "to do list" des grands jours cette phrase quelque part iréelle. (NB : cette liste je la fais lorsque ma chambre / mon bureau / ma vie deviennent trop bordéliques et qu'il faut que je me prenne en main, de toute urgence)
Je fonce sur www.travelex.com pour commander 75.000Y (soit 500€) que je paye et récupérerai dans la semaine qui suit au guichet du Disney Village, c'est carrément moins cher qu'ailleurs !
Tout va bien jusqu'à ce que je reçois un mail de Travelex m'avertissant du fait qu'"il nous a été malheureusement impossible de traiter votre commande avec succès faute de provision suffisante sur votre carte de paiement"... La vie s'arrête un instant ; effroi, web, écureuil rouge, solde créditeur, ouf !
Le lendemain j'appelle Travelex qui me répond qu'en fait Disney Village de vend pas de yens... Mais comment font les Yaponnais qui nous rendent visite ? C'est la Fée Clochette qui change leurs billets ? Bref il faut que je repasse commande et que je me rende à Paris, boulevard de l'Opéra. Et c'est la que la galère commence...
Samedi 7 J-31, je saute dans le RER, mon mail de confirmation dans une main, mon carte utilisée pour le paiement dans l'autre, un ticket de RER à 6€ coincé entre les dents.
45 minutes plus tard j'arrive devant le guichet, 45 avenue de l'Opéra.
15 minutes plus tard j'arrive devant le guichetier du 45 avenue de l'Opéra.
15 secondes plus tard je pense à intenter à la vie du guichetier du 45 avenue de l'Opéra... Il me demande mon passeport.
En tant que bon juriste qui a abandonné ses études dans la dernière ligne droite, je sais que depuis les accords de quelque chose (en rapport avec la Construction Européenne) nous sommes libres de nous déplacer sur le Territoire National sans avoir à présenter nos papiers. Donc fort de ce droit je ne prends JAMAIS mes papiers avec moi (sauf quand je dois faire des chèques, mais j'aime pas çà, çà prend de la place dans les poches).
Bref, le passeport est resté dans ma chambre, 15 stations de RER plus loin. Je ne peux pas revenir la semaine prochaine car ma commande est valable 72 heures ; je ne peux pas revenir dans la semaine car je bosse jusqu'à 17 heures (ils ferment à 18h) ; je ne veux pas simplement annuler ma commande car je ne veux pas de problèmes de remboursements foireux ; je ne veux pas retourner chercher mes papiers chez moi parce que çà fait au minimum 1h30 aller-retour.
Pour faire le point je descends l'avenue de l'Opéra en conspuant Paris, ses piétons qui vous bousculent, ses automobilistes qui klaxonnent, ses piétons qui n'avancent pas, ses automobilistes qui ne savent pas reconnaître un passage piéton, ses pigeons qui n'ont rien fait.
Le téléphone sonne, c'est Timon Timauvais que j'avais oublié... Après avoir déconné et s'être mutuellement chambré, je retrouve un semblant de calme et d'optimisme et me dit qu'après tout je n'ai que çà à faire ce jour-là.
Après 1h30 de transport, une douzaine de chansons en AAC, un passage éclair à Val d'Europe, 2 chapitres de Don Quichotte et plusieurs euros de perdus me revoici telle "la sous préfette" au 45 de l'avenue de l'Opéra.
Alors que je me dirige vers la porte, une cliente sort et me dit : "ils sont fermés"... J'ai senti que j'allais tout simplement exploser et la prendre par la chevelure pour exploser la vitrine de cette p***** d'agence. Mais moi garçon bien élevé (merci maman) moi pousser la porte de l'agence et envoyer un regard suppliant au guichetier de plus tôt. Et çà marche !
Me voici, enfin, en possession de mes 75.000 Yens et prêt à partir au Japon... J-30